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Sarajevo " Des enfants dans la guerre "

Posted on June 21 2014, 08:49am

Categories: #isabelle goude

Sarajevo " Des enfants dans la guerre "

Filmer des enfants entre 9 et 13 ans qui regardent sans comprendre, en bas de l’immeuble, leurs pères ou grands frères combattre et parfois se faire tuer dans un conflit incompréhensible, c’est donner à voir l’impensable. Et pourtant. Au cœur même de l’Europe, à moins de deux heures d’avion de la France, une guerre atroce débute en ce début avril 1992 en ex-Yougoslavie. La mort de Tito et la chute du mur de Berlin ont précipité les événements ; les régions serbe, croate et bosniaque du pays proclament tour à tour leur indépendance.

Sarajevo, ville de toutes les mixités confessionnelles, devient, du jour au lendemain, un enfer sur terre, où toutes les exactions sont désormais permises : viols, exécutions sommaires, épurations ethniques, etc. La ville est bombardée, assiégée et affamée pendant quarante-trois mois. Cette guerre sans nom fera plus de 12 000 victimes sur les 400 000 habitants de Sarajevo, parmi lesquelles plus de mille enfants. Les premiers mois de guerre sont d’une violence inouïe : plus de trois cents obus tombent quotidiennement alors que des snipers, postés sur les hauteurs de la ville, touchent une prime en cas de tir sur des enfants. Plus d’électricité, plus d’eau, la famine et son lot de trafics en tous genres apparaissent. Ce sont lors des rares accalmies que surviennent les drames.

DES PROJECTIONS CLANDESTINES

Après avoir planté le décor au moyen de nombreuses images d’archives, la réalisatrice, Virginie Linhart, est allée à la rencontre de quelques jeunes rescapés qui ont bénéficié d’un rapatriement et de l’aide médicale en France. Tous décrivent à peu près les mêmes scènes d’horreur, les évacuations vers l’hôpital de Sarajevo pour une période plus ou moins longue, la prise en charge par Médecins sans frontières.

C’est notamment grâce à la confiance et aux images de Romain Goupil que la réalisatrice a pu construire son documentaire. Dès le début du conflit, le cinéaste se rend sur place et filme. Mieux, il va inventer une sorte de correspondance vidéo entre le monde libre et le front de guerre, puis organisera des projections clandestines en plein cœur du conflit : la preuve par l’image, un espoir pour tous.

Vingt ans plus tard, Virginie Linhart va donc montrer à ces jeunes adultes les images marquantes de leur enfance, leur demander de se souvenir et de réagir en compagnie de leurs parents.

C’est à Albertville (citée jumelée avec Sarajevo lors des Jeux olympique de 1984) que commence pour eux une nouvelle vie. Elle sera terre d’accueil pour tous ces exilés. Mères et enfants se retrouvent enfin ensemble, hébergés dans des foyers Sonacotra qui ont précédemment servi aux athlètes olympiques. La vie reprend son cours, ponctuée de coups de téléphone bouleversants de ces enfants qui crient leur amour à des pères lointains. (le Monde - 13 juin 2014)

Documentaire de Virginie Linhart - (France, 2013, 52 min).

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